Notes et surlignements pour La Bible, notre exil (Boyer Frédéric) (Z-Library)


 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 91

 

Nous parlons en croyant savoir ce que les mots veulent dire. Sinon nous ne parlerions plus, sans la confiance ou la foi que nous mettons dans le rapport des mots aux choses. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 105

 

La Bible, dans notre culture, s’est écrite et transmise par répétition des mêmes mots qui n’étaient pas toujours là pour dire la même chose. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 106

 

qu’il n’y a jamais un sens unique quand il y a du sens. Le même mot revient parfois avec des allures de fantôme. Le même mot revient pour dire autre chose, à quoi on ne s’attendait pas. Et il faut souvent plusieurs mots pour dire non pas tout à fait la même chose mais pour dire qu’une chose est importante à dire, et que de ce fait elle réclame plusieurs mots, plusieurs générations de mots. Car cette chose si difficile, si longue à comprendre, a besoin de mots différents pour tenter de dire non pas le même mais l’entêtement du sens à se dire. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 122

 

C’est une naissance. Ce qui fait également si peur aujourd’hui. Naître, être neuf. Devenir autre. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 138

 

L’erreur est souvent de croire que nous avons à prendre les écrits aux mots. Et si Dieu se dit dans les Écritures,   Nous n’avons pas à prendre Dieu au mot, nous-mêmes devons déchiffrer la solution qu’il nous propose. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 150

 

Je me demande si, aujourd’hui, nous n’avons pas enfermé les paroles de ces Écritures dans une sorte de lettre étouffante, celle de la version commune reçue d’une tradition qui ne sert plus à transmettre qu’un «  monument  ». Une nouvelle lettre de mort qui nous ferait dire comme saint Augustin  : «  Le sens des Écritures pris à la lettre me tuait. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 158

 

Comment le monde écrit-il les Écritures  ? C’est la question biblique par excellence. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 187

 

le poète Mandelstam, 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 209

 

La croix deviendra plus tard un signe triomphal après que les chrétiens ont surmonté l’horreur des souffrances et de l’humiliation, mais surtout après que les confessions de foi écrites et transmises placent au cœur de la confiance même des premiers appelés chrétiens l’humiliation déshumanisante de ce supplice comme signe de gloire, au sens de l’éclat même de l’humanité du messie jusque dans la nuit de la douleur. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 250

 

Il n’y a pas une façon unique de dire. Plusieurs paroles, différents mots. Ce que nous finirons par désigner par ce mot en français est un irracontable, le suspens même de la narration évangélique, le bord et le tranchant de l’Annonce elle-même. C’est un événement sans mot et c’est ce qui fait peur. D’après Marc, il vint des femmes devant le tombeau vide.   Elles entrèrent dans le tombeau et virent, assis à droite, un jeune homme enveloppé d’une robe blanche. Elles furent épouvantées. Il leur dit  : Ne soyez pas épouvantées. Vous cherchez Jésus, le Nazarénien, le crucifié  ? Il s’est relevé. Ils l’avaient déposé ici mais il n’y est plus. Allez  ! Dites ceci à ses disciples et à Pierre  : Il vous précède en Galilée. Là-bas vous le verrez comme il vous l’avait dit. Elles s’enfuirent du tombeau, stupéfaites et tremblantes. Elles ne dirent rien à personne. Elles avaient peur.   Traduire ici par «  relevé  » n’est pas affadir ni désacraliser quoi que ce soit de la mémoire des Écritures. C’est entrer dans la stupeur et l’épouvante des femmes parce que de cette stupeur naîtra la sainteté du témoignage écrit. L’inconnu drapé de blanc emploie le mot simple du réveil ou du lever parce qu’il n’y a pas de mot autre capable de dire uniquement cet événement sans récit possible. C’est au cœur de la banalité du langage, dans l’immanence, que l’événement stupéfiant se transmet. 

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 264

 

Ce n’est pas penser que l’humanité chercherait aujourd’hui à avoir le dernier mot, comme on a cru pouvoir nous le reprocher, c’est rappeler que tout se joue dans la chair du langage, même et peut-être principalement l’effraction de la transcendance.