Notes et surlignements pour La bible notre exil (Frederic boyer)

 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 301

Quoi, la Bible dans un langage trivial  ! dit-on. Mais la littérature est faite de cette trivialité du langage. De bassesses comme de grandeurs. De toutes petites petitesses comme de géantes prouesses. Les littératures de la Bible n’échappent pas à cela. Elles ne sont qu’humaines. Vides et pleines.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 345

La langue unique de la tradition est souvent celle de la violence. Elle est bâtie sur l’illusion d’une langue pure et commune. Elle cache ses propres généalogies, ses dérivations, son métissage. Elle fait l’oubli dangereux de la réception. C’est-à-dire du risque même que doit courir toute langue pour courir sur les lèvres des vivants. Les mots de la Bible ressemblent parfois à d’imprenables forteresses vides. Ils paraissent à certains, comme vous, insubstituables, intraduisibles. Les mots péché, grâce, foi, résurrection, ne supporteraient pas d’autres traductions qu’elles-mêmes.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 496

Qu’est-ce que la Bible  ? Un vortex. Un tourbillon de paroles, de récits, de bénédictions, d’injures, de chants… Très souvent, des fables ou des histoires quotidiennes, laconiques, où passe le souffle d’un destin universel. La Bible raconte des histoires qui ont l’air de s’achever sur la défaite de l’homme et de présenter la vie comme une malédiction, la condition humaine comme une corvée mystérieuse, une tâche implacable. Toutes ces histoires sont ambiguës.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 503

« Littérature de gardiens de chèvres  », se moquait Celse au IIe siècle. Les cultures n’ont pas toujours apprécié les Écritures des juifs et des chrétiens.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 531

Ce que nous appelons la Bible, pas avant l’époque médiévale, est une polyphonie écrite, organisée, interprétée, réalisée à partir de formidables compilations de textes en diverses langues, à travers différentes traditions.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 532

Il y eut la lente traduction en grec des rouleaux de la Tora, dès le IIIe siècle avant notre ère, par la petite communauté juive d’Alexandrie, puis la réception de ces textes par les premières communautés chrétiennes dans la culture hellénistique de l’époque, les premières traductions latines, mais également syriaques, arméniennes, guèses (éthiopiennes), et l’inculturation des Écritures juives et chrétiennes dans le monde médiéval. Toutes ces étapes contribuent à créer ce que nous appelons aujourd’hui encore la Bible.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 576

La langue hébraïque des premiers documents bibliques écrits naît dans un monde d’échanges. La transmission, la conservation et l’élaboration des rouleaux bibliques se réalisent à la jointure de plusieurs langues, de plusieurs cultures. Le traduire a fait la Bible au point que traduire la Bible c’est toujours traduire de la traduction. La matière biblique s’est épaissie, augmentée. On ne saurait parler d’un texte original de la Bible mais de traditions bibliques. La Bible est aussi un ensemble de textes reçus et adressés. C’est ce que l’on veut dire en parlant d’Écritures saintes. Leur réception est un envoi, une adresse.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 595

Et pourtant, pas de bible sans cette nostalgie du livre unique, d’une langue commune, d’un monde qui nous appartient, à la fois ancien et nouveau. Le mot bible dans notre culture désigne l’effet de somme. Mais ce qui unifie, ce qui globalise, c’est une différence ou une distance. Différence à l’intérieur même de l’unité. Distance jamais effacée entre les livres et les traditions qui ont porté ces livres jusqu’à la somme. Pour un chrétien, le mot christ (messie) se place au lieu précis des différences, des déchirures. Sinon ce n’est qu’un sauveur de plus.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 609

Les Écritures comme corps de paroles à adresser, message à révéler. Pas de bible sans kérygme, sans lecture communautaire ou proclamation.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 635

On imagine le même texte toujours, dans une sorte de permanence aveugle des temps, et d’une langue invulnérable. L’autre de la traduction n’est pas uniquement l’autre langue. Toute traduction commence par la reconnaissance de l’inviolabilité de l’autre qu’est l’œuvre à traduire. On doit se défaire de l’illusion de retrouver l’autre de l’œuvre, dans la traduction, comme on retrouverait un corps dans son intégrité. Le mouvement n’est jamais de se rapprocher mais d’éprouver la différence, la distance. Traduire équivaut à l’exil et au deuil d’un corps originaire de l’œuvre. Sans doute parce qu’il n’y a d’œuvre dans l’histoire humaine que de cette différence des corps en migration à travers les langues et les cultures.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 645

La traduction nous fait faire l’expérience de l’exil au cœur même de notre propre langue. Nous traversons l’épreuve de la langue que nous croyons posséder dès qu’elle est affrontée à une autre langue. Quiconque passe sa vie à traduire sait que l’énigme qui grandit n’est jamais celle de l’autre langue mais bien celle de la langue dans laquelle nous écrivons. La traduction est une forme étrange d’hospitalité où celui qui accueille est aussi celui qui fait parler. L’autre que l’on reçoit n’apparaît et ne fait sens qu’à la condition même d’être accueilli. L’autre n’a d’identité formulable qu’en l’autre qui l’accueille.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 624

Tout change si nous acceptons l’exil dans lequel nous nous trouvons. Laissons à leurs illusions ceux qui n’entendent rien de l’exil présent. Ils rêvent, pour certains, de restaurer une culture ecclésiale.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 660

On ne parle plus l’hébreu de la Tora ni l’araméen ni le grec de la Septante ni celui des Évangiles ni celui de Paul.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 695

Je dis qu’aujourd’hui on se réfugie dans la pensée patrimoniale, le désir pauvre de la conservation unique, pour précisément faire obstacle au travail de la tradition.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 698

On voudrait ne pas avoir à changer de mots. On voudrait ne pas écrire de nouveau. Sans doute parce qu’écrire c’est entendre. Et accepter de perdre les mots.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 700

Mais peut-on hériter de quoi que ce soit sans rien perdre de ce dont on hérite  ?

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 745

il faut être messager de chair et de langue pour annoncer la nouvelle foudroyante de la mort traversée du messie. Il n’y a de généalogie que de la faiblesse universelle acceptée. On ne transmet que depuis notre condition  : corruption, mortalité, finitude, faillibilité. Pas d’autre généalogie possible que cette traversée dans la faiblesse, comme il n’y a pas d’autre généalogie de la foi possible qu’en nous considérant «  comme des vivants revenus de la mort ». Il faut prendre Paul au mot  : nous sommes forts de notre faiblesse.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 760

leur propre désarroi contemporain devant l’ahurissante ubiquité dans notre culture de ces écrits monstres. Trop de complications, de luttes souvent sanglantes, trop d’érudition, beaucoup trop d’obscurités… Écritures, foi, commentaires, églises, dogmes et hérésies, langues et cultures… Le temps presse. On emballe communément le tout. Notre patrimoine, dit-on. On prend la pose de l’héritier scrupuleux. On entend défendre son bien.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 764

Pour la Bible, l’original n’est jamais qu’un écrit fixé par une tradition de lecture croyante. La Massore pour la Bible hébraïque, dont l’établissement demanda de longs siècles et se prolongea jusqu’aux périodes médiévales. La Vulgate, la traduction latine de Jérôme (347-420), que reconnut l’Occident chrétien au Concile de Trente (1545-1563), la Septante, pour l’Orient chrétien, issue d’une première traduction en grec des Écritures hébraïques par la petite communauté juive d’Alexandrie, dès le IIIe siècle avant notre ère, que les traditions patristiques chrétiennes prolongèrent, amplifièrent en s’en nourrissant.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 783

Je comprends et partage le sentiment de vacillement et de perte au cœur de sa propre mémoire de la langue. Mais précisément ce que nous appelons la Bible dans notre univers culturel, spirituel et politique, n’a pas d’original  –   ou, plus exactement, est l’œuvre d’une succession d’originaux, de textes canonisés et reconnus sources.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 806

Les Écritures sont en exil dans notre monde, autrefois leur monde. Cette situation nous a conduits à ne plus avoir pour mémoire religieuse qu’une matière codée, une langue figée que l’on visite comme un musée ou le château des valeurs d’autrefois. Paradoxe de notre temps  : une fois ramenée à ce corpus mort, la tradition religieuse demeure acceptable, figée dans une sacristie laïque.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 822

Toute lecture vivante, contemporaine, met en péril toute constitution établie de sens, toute tradition de langage. La tradition, le legs de nos pères, est comparable à un «  paysage catapulté »

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 824

Si la Bible a été une matrice de notre culture, la proposition inverse est devenue tout aussi vraie  : chaque culture agit sur les textes sacrés.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 825

Le texte de la Révélation est un palimpseste ouvert. Les temps ne sont pas finis.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 847

Comment recevoir les Écritures bibliques sans considérer l’oubli dans lequel nous les avons plongées et nous les maintenons  ? 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 851

Elle est aujourd’hui l’objet d’un paradoxal enjeu qui mêle l’oubli, l’indifférence et une sorte de réaction patrimoniale, de conservation étriquée, apeurée.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 854

Réduire cet événement poétique, linguistique et religieux, qu’est ce que nous appelons la Bible à une mémoire scolaire de mots et dictons, d’expressions figées, que ce soit au nom d’une foi religieuse ou laïque, c’est ne pas comprendre l’acte biblique de notre culture.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 856

La Bible contient une littérature de la révolte. Ses écritures mettent en crise notre propre rapport à la littérature. Ézéchiel menaçait déjà ses auditeurs qui en entendant la parole de Yhwh ne paraissaient retenir qu’un «  refrain d’amour chanté d’une belle voix  ». Il faut prendre très au sérieux l’admonestation prophétique. Si littérature il y a, elle est terrible. Elle détruit les belles voix comme les belles âmes. Et nous avons trop vécu sur l’idée que la Bible nous appartenait. Il n’y a pas de «  belles histoires  » dans la Bible mais une épreuve dans laquelle le sens peut se perdre, qui peut nous conduire à l’absurde, au rien de l’existence, à la vanité des discours.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 876

La révélation n’a que les mots et les paroles humaines, l’immanence profane du langage, pour se transmettre. C’est à la fois sa gloire et sa misère. 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 877

Les mots, les concepts, les langues dans lesquels ce «  message divin  » s’est forgé, transmis, adapté, doivent tout, en effet, à l’extraordinaire compétence poétique des cultures qu’il a traversées. Ce «  message divin  » n’est pas né non plus d’une seule langue, d’une seule culture, mais d’un lent et complexe processus.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 888

L’illusion est double. Il n’y a pas de message divin premier en tant qu’écriture sacrée, inhumaine, délivrée par une transcendance radicale inaccessible à l’humanité des cultures destinatrices. Cette conception serait a-biblique. Il y a des écritures humaines, patiemment travaillées, conservées, transmises, qui se sont offertes à l’intelligence spirituelle de peuples et de civilisations et dont la lecture croyante reconnaît à travers elles un message transcendant.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 900

Aujourd’hui, les anges ou messagers de la tradition demeurent silencieux. C’est la mélancolie de notre situation, pour reprendre les troublantes paroles de Gershom Scholem à Walter Benjamin  :   Nous ne sommes pas pieux nous demeurons dans le profane et là où Dieu se tenait jadis se tient à présent la mélancolie.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 907

N’est-il pas plus courageux de poser les mots dans leur exil culturel contemporain  ? D’affronter la faiblesse, l’indécision des temps au cœur même de la langue  ? D’interroger le silence des anges  ? 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 911

nous condamne aujourd’hui à une vision caricaturale de notre culture religieuse sans doute parce que peu nombreux sont celles et ceux qui acceptent encore de courir le risque du mystère d’une révélation dans l’histoire et la chair, le feu, la poussière, le bruit et la fureur du monde et de ses langues.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 918

Je ne dis pas que la substitution du mot foi par confiance s’impose aujourd’hui comme traduction du grec évangélique pistis. Je dis que la répétition du mot foi nous a peut-être fait perdre le mouvement même de ce que les Anciens tenaient pour la foi. Traduire les Écritures, au XXIe siècle en France, c’est faire l’expérience dans la langue d’une chair absente, et reconnaître qu’il n’existe aucun substitut moderne satisfaisant à la riche sédimentation du vocabulaire biblique, spirituel et théologique, façonné durant des millénaires par les maillons de plusieurs traditions, et la traversée de plusieurs cultures. Pour que le mot foi résonne parmi nous, il faut peut-être forcer un passage tremblant jusqu’au chemin profane du langage. Faire apparaître la présence-absence de ces mots, leur exil dans notre culture. Privilégier la pauvreté, l’affadissement peut-être, n’avoir aucun mépris pour ce qui est faible et nu.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 925

Faire entendre l’humanité des Écritures, c’est au contraire faire entendre au cœur même de notre exil, de notre faiblesse, de notre dépression, le royaume de la transcendance si ardemment apostrophé par la tradition.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 940

Et si la confiance, dans sa discrétion même, était cette modalité d’ouverture sans condition, sans préalable, à autrui  ? Et si c’était cela l’importance théologique que le mot foi, pendant des siècles en français, a cherché à traduire  ?

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 952

Le mot souffle, pour traduire l’hébreu ruah ou le grec pneuma, nous a paru rendre aujourd’hui dans notre langue quelque chose de fondamental dans l’expression de ces expériences que le mot esprit avait peut-être fini par taire. Il s’agit de traverser l’épaisseur d’une expérience humaine et littéraire qui a conduit à esprit en français.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 957

De même pour l’un des concepts majeurs de l’anthropologie hébraïque, néfesh, que la Septante traduit massivement par psuchè, et qui donne en français le mot âme, via le latin et la Vulgate (anima). 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 981

Cette culture patrimoniale atteint aujourd’hui son paroxysme au cœur d’une société de la vitesse, de la dispersion et du virtuel. Cette superstition d’une liquidation du passé atteint des sommets. Précisément parce que le passé ne produit plus de sens, parce que le passé n’est plus travaillé, qu’il n’est plus à réinventer.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 987

On s’effraie de l’oubli de générations entières comme si cet oubli n’était pas l’avoir lieu même d’un héritage à méditer, à travailler. Comme si cette désaffection, cet abandon, n’étaient pas le terrain d’appel de notre condition d’héritiers. 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1002

Nous devons sans ciller regarder en face l’oubli dans lequel résonne la Révélation attachée à ces Écritures.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1006

La Bible elle-même n’existe que des forces paradoxales de l’exil. Sa constitution comme Livre ne tient que de cela.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1006

Rosenzweig soulignait que «  le père d’où est issu Israël était lui-même un immigré  ». Abraham, en deuil de Sara, déclare aux Hittites, pour obtenir un lieu où enterrer sa morte  : «  Je ne suis qu’un immigré, votre hôte. » Abraham parle la langue des autres, «  il parle partout la langue de ses destinées extérieures, la langue du peuple chez qui il réside  », ajoute Rosenzweig.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1010

C’est le destin même de la Bible dans notre culture occidentale  : parler la langue des autres.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1012

Dès que des juifs, éloignés et coupés du Temple de Jérusalem, à Alexandrie au IIIe siècle avant notre ère, entreprirent de traduire leurs Écritures en grec.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1017

Si langue sainte ou langue sacrée il y a, elle est aujourd’hui spectrale, c’est un fantôme de langue.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1019

Mais n’est-ce pas le spectre du sacré qui lui-même hante la langue, toute langue  ? 

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1037

Le christianisme n’a pas de langue originelle et a toujours cherché à en retrouver une. Le grec évangélique est une langue de transmission, d’enseignement, une langue empruntée pour diffuser le message. Les évangiles ne sont pas écrits dans la langue que parlait Jésus. Le christianisme est aussi né de cette tension entre le message, le témoignage et les langues des cultures.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1049

Il n’y a qu’une langue d’accueil, pas de langue originelle. Le sacré est hôte de la langue. Il n’y a pas de parole chrétienne possible sans la différence d’un exil et d’une nostalgie.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1078

Nous préférons ne pas croire qu’une langue ancienne et le monde de la tradition puissent s’exiler au cœur de la familiarité contemporaine, des mots et des formes de vie.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1080

Dans le commun et la fureur du monde présent, dans la banalité des mots, gît une sorte de conscience perdue, et ce qui relève de la tradition devient plus mystérieux que toutes les évidences jusque-là connues et transmises. Et ce n’est qu’à partir de cette étrangeté retrouvée que la transmission vive peut avoir lieu.

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1085

Quel patrimoine sans la contestation des pères  ?

Surlignement (jaune) - Avant-propos > Emplacement 1104

Les prophéties seront désactivées  », Première lettre aux Corinthiens, 12, 8littéralement, en grec katargeo, rendre inopérant, inactif, et qui ne signifie pas, au contraire de ce que disent les traductions modernes, «  annuler, détruire, abandonner  ». Voir à ce sujet, l’excellent commentaire de Giorgio Agamben dans Le temps qui reste, Rivages, 2000.